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Dans un monde idéal, l’olivier se contenterait des soins qu’on lui prodigue à la sortie de l’hiver puis au printemps (taille, engrais, amour ;-)), profiterait des rares pluies estivales pour faire grossir ses fruits ou encore s’embellirait avec les rayons du soleil et la chaleur écrasante que nous vivons en ce moment. Mais… c’est vite oublier que nous ne sommes pas seuls à profiter de ces bienfaits et que se développent en parallèle différents autres organismes vivants que sont les insectes par exemple. Certains sont favorables au bon développement de l’arbre, ce sont les auxiliaires qui par leur action intermédiaire vont aider à la protection de la végétation ou bien à sa pollinisation. Mais il y en a d’autres que l’on appelle des nuisibles et qui, selon les années, pourront faire des ravages sur les cultures.

Pour la culture de l’olivier, plusieurs nuisibles sont identifiés. Notamment la mouche de l’olive (à différencier de la mouche de la pomme ou de la mouche de la cerise, hé oui !). Cette toute petite bestiole pond ses oeufs dans l’olive qui se transforment ensuite en larves et le cycle est bouclé. Beurkkkkkk

Bref, la conséquence, c’est que les mouliniers peuvent refuser de presser les olives si celles-ci sont trop touchées (maximum 10 % pour de l’olive à huile, 3% pour des olives de table). Ce qui peut devenir très fâcheux.

Pour lutter contre ce nuisible, il existe différente solutions.

  • barrières physiques :
    • l’argile par exemple qui consiste à pulvériser de l’argile blanche calcinée à 5% de concentration sur l’ensemble des arbres. On crée ainsi un leurre, la mouche ne reconnaissant plus l’olive puisque tout est recouvert d’une poudre blanche
    • les filets de protection
    • la plantation de plantes odorantes pour perturber les capteurs de la mouche (thym, romarin, etc…)
  • traque et suppression :
    • des pièges à base de glu disposés dans le verger, intégrant des phéromones pour attirer les bestioles
    • des récipients contenant des dérivés d’ammoniaque dans lesquels la mouche vient se noyer

J’ai choisi dans un premier temps d’installer des pièges contenant du phosphate diammonique. C’est recommandé par l’Afidol (devenu France Olive l’année dernière), l’organisme français de référence dans la culture de l’olivier, pour évaluer le degré d’attaque.

Ce piège est au départ indicatif. Il permet de constater s’il y a présence ou non de la mouche. Il peut être efficace pour lutter contre l’insecte mais il montre rapidement ses limites lorsque la population de mouches de l’olive est élevée. La performance globale du piégeage massif est bien meilleure lorsqu’elle est pratiquée par un grand nombre d’oléiculteurs ce qui n’est pas toujours le cas.

Une vidéo sur la fabrication du piège est visible à l’adresse ci-dessous :

Source AFIDOL

Avec ma fille Clémentine, nous avons donc organisé notre atelier de bricolage après avoir récupéré et stocké 50 bouteilles vides. Perçage des petits trous dans la bouteille et dans le bouchon, mise en place d’un lien pour l’accroche, dilution du phosphate et remplissage des bouteilles. Entre les bouteilles que l’on a renversées et les bains de pieds au remplissage, autant vous dire que ça embaumait un peu (pour vous faire une idée, une odeur de pipi de chat, plutôt gros mâle non castré !).

Et puis nous avons tout installé un soir à 19 heures, à la fraîche. Assez fières de notre boulot et surtout soulagées de l’avoir fait.

Je n’en ai mis que sur la parcelle de 50 oliviers car ils sont plein de fruits mais il faudrait que j’en mette quelques-uns quand même sur l’autre parcelle de 75, même s’il y a rien ou presque. Comme indiqué plus haut, ce type de piégeage ne fonctionne que s’il est massif et donc partagé par tous. c’est donc une démarche solidaire avec mes voisins agriculteurs, dont les arbres ont des fruits sur les parcelles limitrophes et qui ont donc traité.

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